Déclaration de Cos 1992

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ECOLE DISPERSÉE DE SANTÉ EUROPÉENNE                    1992

DÉCLARATION DE COS

Préambule

 

Cette déclaration  a été élaborée collectivement à l’issue de la sixième rencontre internationale de l’École Dispersée de Santé en Europe (EDSE) qui a eu lieu à Cos (Grèce),du 25 au 30 octobre 1992, sur le thème "Vers un nouveau serment d’Hippocrate ? : la place du sujet dans les pratiques médicales et sociales " Cette réunion s’est déroulée dans les locaux de la "Fondation Internationale Hippocratique de Cos" et ce texte a été lu sur l’Asklepion le 30 octobre 1992.Cent septante personnes ont participé aux discussions. Elle sont venus de dix pays : Algérie, Belgique, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Roumanie et Suisse. Compte tenu de la symbolique du lieu, du respect qu’inspire le serment d’Hippocrate et de son caractère historique, compte tenu de la diversité des professionnels concernés, les congressistes ont choisi de publier une "Déclaration" de principes conforme aux problèmes tels qu’ils se posent aujourd’hui.

 

Déclaration
 
 

Nous, qui travaillons à différentes places dans le domaine de la santé et de la maladie, réunis en Grèce, sur l’Asklepion de Cos, l’île d’Hippocrate, le 30 Octobre 1992, - attentifs ce qui motive nos engagements et souhaitant développer des pratiques médicales responsables

- conscients des dérives possibles induites par le pouvoir du politique, de l’économique, de la science et de la technique sur nos pratiques,

- manifestons notre volonté de ne pas céder sur les positions éthiques suivantes :

 

Nous conformant à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, selon le principe fondamental du respect de l’être humain, nous nous engageons :

  •  à ne jamais oublier que l’évolution de notre science nous oblige à l’écoute de l’autre. Nous marchons côte à côte avec lui, l’accompagnons et négocions les stratégies thérapeutiques, en faisant tout pour ne pas être contraints d’imposer des mesures de soins.
  • A nous proposer comme l’un des recours de ceux qui souffrent, sans exception, dans le respect absolu de leurs modes de vie, de leurs cultures et de leurs croyances. D’où qu’ils viennent, les soignants sont là pour les aider à trouver un chemin qui soit dans l’ordre de la vie.
  •  A considérer toute forme d’expression de la souffrance comme légitime, à n’en réprimer aucune, notre devoir étant d’abord d’en chercher le sens et les causes tant individuelles que sociales.
  • A demander l’accès aux soins pour tous et à nous battre pour ce droit.
  • d’insister sur l’accès aux soins de santé pour tous et de lutter pour ce droit ;
  •  A refuser de participer, ne serait-ce qu’en les masquant, à des entreprises d’exclusion, d’assassinat, de torture, d’exportation des nuisances où que ce soit à travers le monde. Bien au contraire, nous nous engageons à témoigner pour que nul ne l’ignore.
  • Nous nous engageons également à rendre compte de nos actes y compris de nos erreurs, devant la cité, à la condition de ne pas nuire à ceux qui se sont confiés à nous.
  • A transmettre nos connaissances, à quelque place que nous nous trouvions, ainsi que leur évolution et leurs incertitudes conscients de notre humanité et de nos limites.
  •  A participer à l’élaboration de politiques de santé préventives et curatives dans le respect des principes que nous avons affirmé.
  •  A veiller à ce que, de notre fait, le marché du soin ne prenne jamais le pas sur sa finalité, tout comme nous entendons que la santé de l’autre soit notre but et notre moyen.

 On peut retrouver ce texte dans ; J. Carpentier & C.  Mangin- Lazarus, éd. Retrouver la Médecine. Paris : Synthélabo, collection Les Empêcheurs de Penser en Rond, 1996, pp.229-231.

 

 



Créé le 21/10/2014 - Modifié le 17/10/2018