Codage des motifs d'hospitalisation selon l'ICPC : faisabilité et fiabilité

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Codage des motifs d'hospitalisation selon l'ICPC : faisabilité et fiabilité

Laurent Letrilliart, INSERM U444

Le codage des données médicales selon une classification adaptée est utile à la recherche épidémiologique en soins primaires, mais sa mise en œuvre au niveau du cabinet médical est souvent perçue par les praticiens comme une tache pénible et peu valorisante. C’est pourquoi la possibilité d’un codage secondaire, à partir de données rapportées, mérite d’être envisagée et la fiabilité de cette approche évaluée.

Dans le cadre d’un programme de recherche de l’INSERM débuté en juillet 1997, 300 médecins généralistes du réseau Sentinelles transmettent en texte libre par voie télé-informatique (par Minitel ou Internet), sur un mode hebdomadaire, les motifs des hospitalisations qu’ils décident. Ces motifs ont tous été codés, de façon centralisée, selon la Classification Internationale des Soins Primaires (CISP). Un sous-échantillon de 120 cas a été codé directement par le médecin généraliste qui décidait de l’hospitalisation. Les codes résultant du codage centralisé en aveugle ont été comparés avec ceux résultant du codage par les généralistes. Le kappa de concordance était de 0,65 (Intervalle de confiance à 95%, IC : 0,52-0,77) pour le nombre de codes par cas d’hospitalisation, et de 0,84 (IC : 0,78-0,91) au niveau des chapitres sélectionnés. Les discordances attribuables au codage centralisé n’ont concerné que 7,5% des cas d’hospitalisation, et résultaient d’un manque de spécificité de l’information rapportée en texte libre.

Ce programme de recherche a montré aussi la faisabilité de l’utilisation de la CISP pour le codage des motifs d’hospitalisation. Néanmoins, certains problèmes de santé fréquemment à l’origine d’une hospitalisation (ex : occlusion intestinale) ne disposent pas d’une rubrique spécifique dans la CISP, car leur prévalence est faible dans le contexte habituel de la médecine générale.

En conclusion, un codage centralisé représente une alternative fiable au codage par les praticiens, à condition que l’information que ceux-ci rapportent soit suffisamment spécifique. A terme, le codage automatique devrait se substituer à toute forme de codage manuel.


href="http://www.ulb.ac.be/esp/cisp/ll2.html">http://www.ulb.ac.be/esp/cisp/ll2.html



Créé le 23/03/2011 - Modifié le 04/08/2011